Haut-Uele : état de délabrement très avancé de la route Dungu-Doruma, une réhabilitation urgente demandée

La route Dungu-Doruma, longue de 210 kilomètres, est dans un état de délabrement alarmant depuis plus d’une décennie, suscitant l’indignation des usagers. Ce tronçon vital pour la région est devenu un véritable calvaire pour ceux qui l’empruntent régulièrement.

Un passager, interrogé par notre reporter, a partagé son expérience : « Il est très difficile de quitter Doruma et d’arriver à Dungu en une journée. Si vous partez de Dungu, vous pouvez atteindre Kapili (75 kilomètres) en un temps raisonnable, grâce à la réhabilitation réalisée par le Grand chef. Mais le trajet de Kapili à Bangadi, en passant par Diagbe et Diebio pour rejoindre Doruma, est un parcours du combattant, surtout avec le début de la saison des pluies. »

Cette situation critique interpelle les autorités compétentes, tant provinciales que nationales. « Nous demandons aux responsables de prendre des mesures urgentes pour réhabiliter cette route », a-t-il insisté.

La route Dungu-Doruma constitue un axe vital dans la région, reliant deux importantes agglomérations du territoire de Dungu et débouchant à la frontière avec la République Démocratique du Congo (RDC), la République Centrafricaine (RCA) et le Soudan du Sud. Elle joue un rôle clé dans les échanges commerciaux, sociaux et humanitaires. Cependant, la dégradation continue de cet itinéraire entrave sérieusement la mobilité des habitants et freine le développement économique de la zone.

Cette route est essentielle pour l’approvisionnement des populations locales, le transport des produits agricoles et l’accès aux services de santé et d’éducation. Malheureusement, le manque d’entretien, associé aux fortes précipitations saisonnières, contribue chaque année à la détérioration de la chaussée. De nombreux tronçons sont désormais envahis par des nids-de-poule, des ravines et des zones boueuses impraticables, rendant les déplacements dangereux.

Un chauffeur de taxi-moto, coincé dans la boue près du pont Gbuele, a témoigné : « C’est un calvaire que nous traversons sur cette route. Pour parcourir 25 kilomètres, il faut parfois entre deux et quatre heures. Nous venons de passer plus de trente minutes ici, faute d’aide pour nous pousser. »

La dégradation de cette route a des conséquences directes sur la vie des communautés locales. Les ralentissements et les interruptions de circulation augmentent les coûts de transport et limitent l’accès aux marchés, entraînant une hausse des prix des produits de première nécessité. Les agriculteurs rencontrent des difficultés pour écouler leurs récoltes et les services d’urgence peinent à intervenir rapidement, mettant ainsi en péril la santé et la sécurité des habitants.

Il est donc impératif que les autorités locales et nationales, ainsi que les partenaires au développement, prennent conscience de l’importance stratégique de la route Dungu-Doruma. Une réhabilitation complète, accompagnée d’un programme d’entretien durable, est indispensable pour restaurer cet axe vital et soutenir la dynamique socio-économique de la région.

Emmanuel GIMIKO

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