Dans le cœur vibrant de la République Démocratique du Congo, la ville de Dungu s’apprête à vivre une transformation sans précédent. Des familles se réuniront autour d’une lumière douce, des enfants étudieront à la lueur d’une ampoule, et des commerçants verront leurs affaires prospérer grâce à l’électricité. Ce rêve devient réalité grâce à un projet audacieux d’électrification, porté par le Parc National de la Garamba et la société Soleil de Garamba.

Dans un pays où l’accès à l’électricité demeure un défi colossal, ce projet se dessine comme une lueur d’espoir. La centrale solaire, presque achevée, est sur le point de changer le quotidien des habitants de Dungu, en province du Haut-Uele. Pierre Bucaille, responsable de la société Soleil de Garamba, se montre optimiste : « La dernière étape est le raccordement des clients, qui devrait démarrer incessamment. Nous formons également des techniciens pour assurer la maintenance des installations. »

Le modèle d’abonnement proposé est innovant et accessible. Les clients achèteront un compteur, puis des unités d’électricité selon leur consommation, un peu comme un forfait mobile. « Cela permet à chacun d’adapter sa consommation à ses revenus », explique Bucaille. Pour cette première phase, 350 compteurs seront disponibles, avec un coût d’entrée de 60 USD pour un compteur monophasé et 250 USD pour un triphasé.
Mais au-delà des chiffres, ce projet incarne une véritable opportunité pour la communauté locale. Les infrastructures de service public, telles que les antennes télécoms et les systèmes de traitement des eaux, bénéficieront d’une stabilisation et d’un renforcement. Les commerçants, quant à eux, verront leurs coûts de fonctionnement diminuer, leur permettant d’accéder à de nouvelles opportunités. Les pêcheurs et agriculteurs, désormais capables de conserver leurs produits grâce à des réfrigérateurs, ainsi que les ménages profitant d’un éclairage nocturne pour la première fois, bénéficieront d’une amélioration significative de leur quotidien.

Pierre Bucaille, conscient de l’impatience croissante des habitants, les appelle à la patience et à la confiance. « Nous avons obtenu une concession de 30 ans. Ce projet est un engagement à long terme. Le lancement à venir n’est que le début d’une aventure qui s’étendra bien au-delà de Dungu. »

Actuellement, sur les 350 abonnés prévus, seulement 50 sont déjà connectés. Les autres sont invités à s’enregistrer pour bénéficier de cette électricité tant attendue dès le mois de juin, avec un lancement officiel prévu au mois de juillet. « Nous nous laissons le mois de juin pour effectuer les tests nécessaires et nous assurer que tout est prêt », conclut Bucaille.
Ce projet, soutenu par l’Union Européenne, est le fruit d’un partenariat public-privé dynamique entre l’ICCN et African Parks, célébrant cette année deux décennies d’engagement commun. Bien plus qu’une simple centrale solaire, il incarne un véritable symbole d’espoir et un puissant moteur de développement pour la communauté de Dungu. Il est important de souligner que deux autres mini-centrales, déjà opérationnelles depuis 2021 à Faradje et Tadu, témoignent de l’impact positif de cette initiative. Grâce à cette avancée, la lumière éclaire cette région, transformant les vies et nourrissant les rêves de ses habitants.
Pierre Mungu et Richard Mumbere